galaxie 71 by collectif

galaxie 71 by collectif

Auteur:collectif [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-12-29T05:00:00+00:00


Pourquoi avait-elle permis à Kira de la quitter après cette mission ? Kira aurait eu le même point de vue qu’Helva dans la présente discussion, mais elle ne voyait pas l’ombre d’un espoir de convaincre Teron que ces disparitions multiples étaient absolument invraisemblables. Parce que cela demandait un rien d’intuition, dont Teron était totalement dénué.

Comment son didactisme avait-il pu échapper à la Psychosonde ? Et encore une chose qu’elle avait remarquée, qu’il le reconnût sciemment ou non : le concept même des cyborgs du type d’Helva répugnait à Teron. Un « muscle » était très conscient, même si la majorité des populations des Mondes Centraux ne l’était pas, que derrière les parois de titanium de l’astronef reposait une coquille renfermant le corps humain au complet, même s’il était inerte, immobilisé dans son développement par la chirurgie et la médecine glandulaire. Quand Helva était née difforme dans un monde de perfection physique, ses parents avaient décidé de faire don de leur enfant au Gouvernement des Mondes Centraux. Une fois isolés ses nerfs endommagés, on avait relié ses synapses cervicales aux commandes d’une petite coque à réaction pour commencer et, plus tard, à celles d’une grande et mince nef de reconnaissance plus rapide que la lumière, appartenant au Service de Santé des Mondes Centraux.

Helva et les autres individus de même nature étaient si bien conditionnés à leur vie en coquille qu’il ne subsistait pas en eux la moindre aspiration à une modification de leur sort peu commun d’immolés. Libérés de certains stimulants et de certaines tensions purement physiques, ils avaient l’avantage de posséder des perceptions et des instincts curieusement aiguisés dans le domaine des rapports entre les humains. Des commandes internes leur conféraient des moyens visuels et auditifs adaptables à un degré inconnu des humains. Helva pouvait projeter un murmure à 250 mètres de distance. Elle pouvait porter sa vision à un grossissement de 100 000 fois la norme, ou observer à huit cents kilomètres de distance une planète où les conditions atmosphériques nuisent à la clarté, ou bien encore voir à travers un millier de milles spatiaux dans le vide. Ses sens olfactif et tactile se traduisaient en pressions atmosphériques et en analyses chimiques, lui indiquant les tolérances de chaleur et de froid de l’enveloppe de l’astronef.

Par vocation, Helva avait étudié la pure vocalisation au point qu’elle était capable de chanter dans toutes les tessitures des cordes vocales humaines ainsi que selon diverses variétés exotiques, par exemple les roulades amoureuses des réticuliens, et les percussions, cliquetis et sifflements des habitants arachnides d’Ophius. Ce talent inhabituel l’avait fait connaître dès son premier tour de service sous le sobriquet du « vaisseau qui chante ». À la mort de son premier muscle, Jennan Sahir Silan, elle avait perdu une part de son goût pour l’art cantatoire. Maintenant, avec Teron pour partenaire, elle élevait plus souvent la voix pour protester que pour chanter.

D’ailleurs Teron était si mécontent de ce surnom qu’Helva craignait de se rendre sur des planètes où elle avait naguère chanté. En réalité, il faisait de son mieux pour la déshumaniser.



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